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L’actualité en ce début du XXIe siècle des questions qui se posent en France sur le statut du médecin étranger, sa formation, ses pratiques et ses compétences implique d’appréhender l’ancienneté du phénomène et son acuité par-delà les frontières françaises. Le XIXe siècle, temps d’invention des États-nations en Europe et de réformes des législations nationales sur l’enseignement et l’exercice de la médecine, fait pourtant figure d’époque relativement favorable à la circulation européenne des étudiants en médecine et des praticiens. En ce siècle de réforme universitaire et de bouleversement des paradigmes scientifiques, s’intéresser aux mobilités médicales, interroge tant l’évolution des savoirs médicaux et des attentes sociales qu’ils véhiculent, que le rapport aux institutions nationales de formation. Ce mouvement des médecins éclaire aussi les attendus politiques qui encadrent l’exercice médical et lient dans un nombre croissant de pays le maintien ou le rétablissement de la santé à l’appartenance nationale des médecins. La mise au point d’une exclusivité nationale du droit d’exercer impose d’examiner aussi les attitudes des médecins étrangers eux-mêmes face à la construction de ces exclusivités nationales, la manière dont ils composent (ou non) avec les règlementations, et les formes de leur exercice dans leur pays d’installation (type de clientèle, pratiques médicales, relations avec les médecins locaux). Le mouvement des médecins s’inscrit enfin dans les dynamiques migratoires européennes qui peuvent les mener dans un pays étranger autant que dans une colonie, alors que s’affirme dans plusieurs métropoles, une politique d’expansion coloniale. Le niveau d’études, le genre des praticiens (et de leur clientèle) constituent aussi des prismes d’appréhension du sujet. Les quatre axes principaux retenus pour le colloque seront donc : - étudier la médecine à l’étranger : l’itinérance estudiantine ; - autoriser et encadrer : le praticien étranger aux prises avec la législation du pays d’accueil ; - soigner en terre coloniale ; - exercer la médecine auprès de ses compatriotes : la médecine de diaspora. Les études portant sur d’autres pays que la France seront particulièrement bienvenues. Le comité est ouvert tant à des approches à l’échelle nationale et sur la longue durée qu’à des recherches plus micro-historiques sur des parcours individuels ou collectifs de médecins. Les aires géographiques prioritairement concernées seront l’Europe et ses espaces d’expansion coloniale mais, les migrations des Européens outre-Atlantique pourra être envisagée, de même que la présence ou l’exercice de médecins extra-européens en Europe.

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